Accueil
Survie : qui sommes nous
Les campagnes
Les pages pays
  Algérie
  Togo
  Côte d'Ivoire
  Congo Brazzaville
  Soudan
  Tchad
  Djibouti
 
  Cameroun
  Rwanda
Publications
Documents
Agenda
Liens
Contacts

Survie Lorraine

La Côte d'Ivoire

Lutter contre la banalisation du génocide

Comment prévenir le pire

La Côte d'Ivoire, grand pays qui paraissait stable et relativement prospère dans les années 80, a pu alors être avancé par certains comme modèle.
Comment le pays a-t-il ensuite dérivé vers la guerre civile, les pogromes et la plus grande incertitude quant à son avenir ?
Cette apparente stabilité couvrait des détournements odinaires et massifs.
Les restrictions et la crise économique des années 1990 sont les conséquenses directes de la gestion criminelle des ressouces du pays, du régime autocratique protégé de la France.

Ci-dessous une présentation de la situation politique et les derniers communiqués sur le pays.
  • Analyse de François-Xavier Verschave - janvier 2003
  • Communiqués de novembre et décembre 2004
  • Liens

    La page dédiée au pays sur le site de Survie Bas-Rhin
    De nombreux articles et liens

     

    Des explications et une analyse de François-Xavier Verschave, sous forme de question/réponses, entre autres sur la Côte d'Ivoire, du forum en ligne d'un
    hebdomadaire (17 novembre 2004) :

    > http://www.nouvelobs.com/forum/archives/forum_185.html


    Recherche "Côte d'Ivoire" par Google sur le site de Survie France :

    > http://www.google.fr/search?q=site:www.survie-france.org+cote+ivoire


    Une interview de Tiken Jah Fakoly, chanteur ivoirien membre de Survie, à l'occasion de son concert à Nancy

    > Tiken Jah Fakoly

    <haut de page>

    Analyse de la situation Ivoirienne Intervention de François-Xavier Verschave à la journée Côte d'Ivoire du 11 janvier 2003 à Grenoble

    [équivalent 8 pages]

    Bonsoir.

    On m'a demandé de fournir quelques éléments historiques au débat sur la Côte d'Ivoire et une explication sur les causes de la situation actuelle. Je vais donc fournir quelques indications.
    Houphouët Boigny était en 1945 un grand leader africain. Il a milité jusqu'en 1950 pour l'abolition du travail forcé. En 1951, il a été ''retourné'' par diverses pressions sur sa personne - des affaires de moeurs semble-t-il. On lui a également fait peur : un de ses compagnons de lutte a par exemple été assassiné. A partir de 1951, il est donc devenu le fidèle instrument de la néocolonisation française. Pendant 40 ans, il a fait toute sa carrière en étant entièrement entouré de français : de 1953 où il avait déjà de hautes responsabilités, jusqu'en 1993 date de sa mort. Il n'avait pratiquement aucun conseiller ivoirien. Il était de nationalité française, il avait été parlementaire français. Je ne sais donc pas finalement si l'on peut parler de décolonisation de la Côte d'Ivoire. Houphouët était plutôt un gouverneur à la peau noire entouré de ses conseillers français. C'est lui qui a inventé le terme " Françafrique ", mais pas au sens où je l'emploie évidemment.

    A l'époque la Françafrique était une espèce de continuité rêvée et idéale entre la France et l'Afrique, au profit d'un petit nombre évidemment. C'est ce que Jean-Pierre Dozon, un expert africaniste de ces questions, appelle dans un récent numéro des temps modernes " un état franco-africain ". Ou, comme dirait André Tarallo d'Elf, " un état en indivision ", comme disent les corses. On pourrait dire encore " une marmite commune où tout le monde se sert ". Enfin du moins ceux qui ont accès à la marmite...Il faut comprendre que, quand on a comme cela un état franco-africain, l'indépendance octroyée est illusoire et partielle. C'est comme si on n'avait jamais coupé le cordon ombilical, c'est comme un enfant dont les parois du crâne n'auraient jamais séché. Dans toute sa carrière, Houphouët Boigny n'avait aucun problème d'assurance. On lui disait " servez-vous, laissez-nous nous servir ". A La fin de sa carrière, sa fortune était égale à 60 milliards de francs. " Laissez-nous nous servir, et nous on va assurer en quelques sorte vos arrières ", avec notamment le soutien du franc CFA - Colonie Française d'Afrique, si vous me permettez l'ironie... " Vous n'aurez pas trop à vous soucier de la police ou de la sécurité, parce que ce seront des gens des services secrets français qui vont assurer votre sécurité. Il y aura un tunnel entre votre résidence et l'ambassade de France. Il y aura des accords de défense, et vous n'aurez pas besoin d'une armée nationale ivoirienne. L'armée française sur place se chargera de vous aider à mater les éventuels rebelles. Vous êtes donc assuré contre tout risque économique, politique, ou autre ". Bref voici la Côte d'Ivoire dans une sorte de protectorat français.

    Je ne vais pas vous refaire toute l'histoire de la Françafrique, de cette négation des indépendances et de la mise en place d'un mécanisme en iceberg où la relation officieuse de négation des indépendances est neuf fois plus importante que la relation officielle de déclaration de l'indépendance. Je voudrais simplement en montrer quelques conséquences, qui ont une importance immédiate sur ce qui se passe aujourd'hui en Côte d'Ivoire.
    Une de ces conséquences -qu'on retrouve dans l'ensemble de la Françafrique- c'est que cet état rentier vit de la différence entre un prix d'achat pas très élevé au producteur de matière première et un prix de vente. Il y a une rente énorme du cacao et du café en Côte d'Ivoire -qui a permis à ce pays de vivre pas trop mal- mais elle est très largement détourné. Et comme cela ne suffisait pas, on a constitué à partir de la fin des années 70 une dette de plus en plus énorme, égale à bientôt deux fois la production annuelle de la Côte d'Ivoire ! Ce qui s'est passé dans la plupart des pays de la Françafrique, c'est que ces états rentiers, qui n'encouragent pas le développement productif pour ne pas susciter des classes de salariés ou d'entrepreneurs potentiellement dangereux pour le pouvoir, qui possèdent une rente parfois en baisse du fait des cours de matière première, qui présentent une dette énorme, sont des états qui arrivent systématiquement à la ruine au début des années 90. On ne peut plus payer les fonctionnaires. On ne peut plus assurer l'éducation et la santé, etc. Et à partir de ce moment-là, dans la plupart de ces pays se passe le même phénomène : puisque les responsables politiques confrontés à une poussée démocratique ne peuvent plus dire " je reste au pouvoir parce que je vais faire le bien du peuple et le développement du pays ", ils utilisent l'arme ultime du politique, qui marche presque toujours, celle du bouc émissaire : " si je reste au pouvoir ce n'est pas pour faire le Bien, mais si ce n'est pas moi ce sera les autres que vous haïssez ".

    Ce discours d'instrumentalisation de l'ethnisme, on ne l'a pas vu qu'en Côte d'Ivoire. On l'a vu au Rwanda d'une manière hystérique. Ces ressorts là marchent s'il n'y pas une extrême vigilance devant ces mécanismes d'instrumentalisation. Parce que tout cette haine n'existait pas avant. Ce sont des gens qui utilisent cette stratégie pour se maintenir au pouvoir. Il y a un virus contre lequel les africains doivent lutter : c'est se dire que cet ethnisme n'est pas en eux, c'est quelque chose d'instrumentalisé par des politiciens en fin de course.

    L'autre conséquence de ce fonctionnement type Françafrique, c'est que la Côte d'Ivoire a été l'une des bases pendant très longtemps d'un certain nombre de manoeuvres aventuristes de la Françafrique. Houphouët était le grand allié de Foccart. Ils se téléphonaient tous les jours. Il y avait une extrême connivence entre eux. Citons deux de ces aventures : la guerre du Biafra pour arracher les provinces pétrolières du Nigéria (une guerre de 2 millions de morts). Une autre qui a des conséquences directes : le complot de la France avec Foccart, de la Libye avec Kadhafi et d'Houphouët pour renverser et tuer Sankara en 1987.

    Sankara gênait énormément de monde. D'abord la Libye, qui comme tout le monde ne le sait pas, est une grande alliée de la Françafrique depuis une quinzaine d'années. La Libye excelle dans ses entreprises de déstabilisation. Le jour de l'assassinat de Sankara, il y avait à Ouagadougou un personnage qui deviendra célèbre par la suite : Charles Taylor, déjà l'ami de Blaise Compaoré. En fait le meutre de Sankara est en quelques sorte un meurtre fondateur d'un pacte de sang, ce que j'appellerai le " consortium de Ouaga ". Celui-ci allie la Libye, Compaoré, des gens en Côte d'Ivoire dont le général Guéï, Houphouët à l'époque, des gens comme Taylor, et un bout de Françafrique, d'obédience plutôt pasquaïenne. A partir de 1987, le Burkina sous Compaoré est devenu la plate-forme centrale de manoeuvres de déstabilisation en Afrique : le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée. Des manoeuvres hautement profitables menées par des seigneurs de la guerre, où l'on voit fleurir trafic d'armes, de drogues, de matières premières, de diamants, etc. Un garde du corps de Kadhafi racontait que celui-ci, avec sa légion entretenue en Libye, a attiré des gens qui avaient des envies révolutionnaires, dans toute l'Afrique. Et on comprend qu'un certain nombre de gens aient des envies révolutionnaires en Afrique… Mais Kadhafi les a attiré en leur disant " je vais vous entraîner, vous fournir des armes, etc ". Et quand un chef d'Etat venait en Libye -pour recevoir généralement une valise- on lui montrait en même temps l'une des 253 rébellions africaines entretenues par Kadhafi dans ses différents camps d'entraînement et qui pouvaient éventuellement être envoyées contre ce chef d'Etat si celui-ci se mettait à ennuyer la Libye. Il y a donc une espèce de stratégie permanente de la Libye à jouer à la fois à la carotte et le bâton, procédé très classique. Et on connaît les dégâts extraordinaires que cela a provoqué en Afrique. Deux ans à peine après l'installation de Compaoré au Burkina, Taylor a attaqué le Libéria. Il a tellement détruit ce pays qu'à la fin les gens ont voté pour lui en le suppliant d'arrêter l'horreur. Deux ans après, il a envoyé le RUF en Sierra Leone. Donc tous ces gens là - Compaoré, Taylor, Houphouët- ne sont pas vraiment des enfants de choeur.

    A la mort d'Houphouët, la succession est très difficile : il n'y a en quelque sorte pas d'Etat ivoirien, et Houphouët avait tout fait -comme les gens qui veulent rester longtemps au pouvoirpour saboter sa succession, pour la rendre inextricable. Il y a en liste le fils adoptif Bédié -dont certains affirment qu'il serait le fils naturel- mais aussi un certain Ouattara, qui était le premier ministre. Et ces deux là se sont disputés pendant ces quelques années. Il y a aussi Laurent Gbagbo, opposant authentique, mais qui se rendait compte que sa base électorale était insuffisante. Au début des années 90, Gbagbo s'est donc mis lui aussi à emboîter sur le slogan de Bédié, l'ivoirité. Tous ces successeurs potentiels se sont dits " pourquoi ne pas utiliser l'arme ultime du politique ? Celle du bouc émissaire. " Et cela nous considérons que c'est un crime. On parle de 3 armes de destruction massive : nucléaire, biologique, chimique. On oublie de dire qu'au Rwanda a été inventée une arme extraordinaire à travers l'incitation à la haine ethnique. Celle-ci est capable de mobiliser deux millions de civils à travers la radio de la haine pour en massacrer un million d'autres. Et ce type d'armes est aussi condamnable du tribunal pénal international qui est en gestation. Il faut apprendre à reconnaître cette arme et à la dénoncer avec la plus extrême vigueur car une fois qu'elle est déclenchée on ne peut plus l'arrêter. Et bien entendu si la guerre reprend, et s'il y a des massacres dans les villages, Gbagbo pourra dire " ce n'est pas moi qui ai massacré, je n'y suis pour rien ". Sauf que quand on a mis en place ce type de mécanisme, on doit rendre des comptes.

    Vous avez donc à la fin des années 90 Bédié, pas très bon chef d'Etat, qui mène mal la Côte d'Ivoire -qui par ailleurs est ruinée. Et aussi un autre phénomène en jeu à travers l'Afrique : un certain mouvement de sous-officiers avec des envies révolutionnaires. Là-aussi on ne peut pas leur jeter totalement la pierre, car la situation de l'Afrique n'est pas terrible…Cependant, par expérience je pense que le choix de la violence dans les renversements de régime donne assez rarement des résultats positifs.
    Un certain nombre d'entre eux à travers différents pays se sont échangés des idées en se disant " et si on renversait un certain nombre de choses ? ". Certains ont renversé au Niger et ont organisé des élections démocratiques parmi les moins contestée depuis 40 ans. Quelque part, certains des officiers qui ont renversés Bédié en Noël 1999 étaient un peu de cette trempe.
    Houphouët se méfiait de son armée, il n'en voulait pas. Donc il n'y avait pas vraiment d'armée en Côte d'Ivoire, juste une armée dépenaillée. Il y avait simplement quelques petits commandos d'élites formés par la France et le général Guéï. Ce sont des officiers de ces commandos-là qui ont pris le pouvoir fin 1999. Mais comme ils sentaient un peu le soufre au niveau de la Françafrique, ces officiers se sont dits " on va se mettre au-dessus de nous un protecteur, quelqu'un bien en cours : le général Guéï ".
    Le problème, c'est que le général Guéï n'avait pas du tout l'intention de servir leurs objectifs. Au bout de 2 ou 3 mois, lui-même a recruté sa propre milice, et il a affronté ces officiers.
    Tortures, exils, etc. Leur projet a donc échoué, et ils se sont réfugiés au Burkina pour préparer un éventuel retour. Entre temps, élections en Côte d'Ivoire : Gbagbo a dribblé le général Guéï qui voulait le pouvoir, et on a vu les premiers éclatements de manifestations de pogroms et de haine ethnique à l'occasion des charniers de Yopougon. Gbagbo a été très mal élu, car à l'aide d'un certain nombre de constitutionnalistes français -comme d'habitude-, on a truqué les élections.

    Depuis 15 ans, il y a des constitutionnalistes qui s'arrangent pour dire que si le principal opposant du régime a 63 ans, on limite l'âge pour se présenter à 62 ans. Là, on a ergoté indéfiniment avec beaucoup plus de venin, sur le fait que Ouattara avait exercé dans d'autres pays en tant que fonctionnaire international. Par conséquent on a tout fait pour éliminer deux des quatre principaux candidats. Chaque candidat est en quelque sorte représentatif d'une des quatre régions de Côte d'Ivoire : Guéï, Gbagbo, Bédié et Ouattara. On s'est arrangé pour éliminer deux d'entre eux. Gbagbo a été élu par une toute petite minorité du corps électoral, donc sa légitimité n'est pas terrible. A partir de là, se sentant minoritaire, dans un pays en grande difficulté financière, il décide de s'appuyer à fond sur ses partisans. Il recrute dans la gendarmerie sur les bases de se région d'origine : il met en place des miliciens capables de mener la terreur dans les quartiers. Il tombe également sous la coupe de pasteurs charismatiques évangéliques américains.
    Personnellement, je suis croyant, mais là je ne suis pas sûr que les conseils donnés à Gbagbo soient forcément terribles…Ce sont à peu près les mêmes types de conseil que doit recevoir le président Bush lorsqu'il met le mot " Dieu " à chacune de ses déclarations. Il ne fait pas l'ombre d'un doute que les commandos de la mort qui sévissent dans les quartiers remontent directement à la présidence. Tout ça n'est donc pas formidable.
    Simplement, je voudrais dire deux mots sur le coup d'état du 19 septembre. Ne versons pas dans l'angélisme. Les sous-officiers réfugiés au Burkina ont leurs objectifs : poursuivre la prise de pouvoir avortée en 1999. Ils disent vouloir la démocratie. Peut-être certains d'entre eux sont sincères. Mais encore une fois, la démocratie par les armes et par un coup d'Etat sanglant, c'est discutable. Il faut surtout voir les soutiens à ce coup d'Etat : derrière, il y a à nouveau le consortium de Ouaga :Libye, Compaoré, et des gens ayant déjà fait leur preuve au Libéria et au Sierra Leone. Ceux-là ont aidé les rebelles. Ils continuent actuellement à fournir carburants et armes. Et il y a parmi eux un bout de réseau françafricain.

    Tout le monde sait également que du côté de Jacques Chirac, on n'était pas très content de Gbagbo qui voulait remettre en cause le monopole de Bouygues dans l'électricité et dans l'eau, qui voulait aussi éventuellement refuser qu'un troisième pont prévu à Abidjan aillent au chinois plutôt qu'à Bouygues. Donc, cette rébellion, quels que soient les objectifs de certains de ces dirigeants, est une rébellion qui est soutenue par des gens peu recommandables. Elle augure des faits semblables à la destruction du Sierra Leone et du Liberia. Pour nous, il est clair que dans l'état actuel de la Côte d'Ivoire, quels que soient les responsabilités passées, si on déclenche la guerre totale dans un sens ou dans l'autre, il y aura d'immenses massacres. C'est pourquoi notre position est claire : la priorité pour les militants que nous sommes c'est d'éviter les massacres, éviter un autre Rwanda, éviter que les bouts de braise s'enflamment.

    A la fin tout le monde sera victime, tout le monde est détruit. Quand un peuple s'entretue, tout le monde a sa vie ruinée. Il s'agit d'éviter cela. Je vais vous dire quelque chose d'étonnant : La France dans cette affaire a eu d'abord un réflexe positif, qui devait venir sans doute de la honte et du crime commis au Rwanda. L'armée française, parfaitement informée, savait que la poursuite de cette rébellion -qui à un moment donné était tout à fait incontrôlée- aboutirait à des massacres. Donc elle a joué un rôle d'interposition. Nous disons que c'est très bien, c'est ce qu'il fallait faire. On pourrait souhaiter qu'il y ait un pompier interafricain, mais on a vu malheureusement que ce pompier mettait trois ou quatre mois minimum à se déplacer…Mieux vaut un mauvais pompier pas très légitime que pas de pompier du tout.
    Situation paradoxale : la France a eu un bon réflexe pour éviter que cela dégénère, et se trouve maintenant dans l'obligation d'être vertueuse, ce qui reste étonnant. Elle sait qu'une reprise de la guerre civile et qu'une conquête des rebelles aboutirait à des désastres. Donc elle veut une solution politique. Et il n'y a effectivement aucune autre solution : la Côte d'Ivoire est un état qui n'existe pas. C'est un état jamais fondé, dont les frontières de biens communs, de légitimité et de citoyenneté n'ont jamais été établies. Aujourd'hui, on est incapable de dire avec précision qui est citoyen de Côte d'Ivoire et qui ne l'est pas. Cette incertitude juridique est mortelle. Les ivoiriens ne pourront pas vivre ensemble s'ils ne décident pas qui est citoyen, comment on le devient, et dans quelle mesure tous les habitants de Côte d'Ivoire depuis une date récente sont les fondateurs de ce pays. Quand on dit que pour être ivoirien il faut être né de mère ivoirien, alors qu'une grande partie des ivoiriens ont des parents qui étaient sous la colonisation avant que la Côte d'Ivoire existe, alors que le problème des frontières indéfinies n'est pas résolu, alors que tous les grande leaders indépendantistes étaient panafricains, c'est pour le moins paradoxal.
    Les ivoiriens doivent résoudre trois problèmes : la définition de la citoyenneté, le problème foncier, la création d'une bonne constitution. Une constitution calquée sur le 5ème république est absurde. Car à chaque élection, 2/3 des individus ont l'impression d'être exclus d'un scrutin où le président surpuissant va avoir tendance à privilégier ses électeurs. La cinquième république est une mauvaise constitution. Il faut retrouver dans la pensée africaine un fonctionnement moins imbécile que la 5ème république à la française.
    Si la France, dans une position très délicate -car l'interposition c'est se prendre des coups de part et d'autre- va jusqu'au bout de l'obligation d'être vertueuse, c'est à dire de pousser à une solution politique, aider les ivoiriens a définir ensemble leur citoyenneté, etc. Alors nous, à Survie, nous dirons que ce rôle aura été pour une fois positif. Fait quasi-historique : toutes les ONG françaises se sont rassemblées en demandant que la France assume ce rôle de " pousseur vers une solution politique ". Nous voulons que le gouvernement français obtienne un mandat de l'ONU, demande des commissions d'enquête sur les crimes commis en Côte d'Ivoire, et des enquêtes sur les sources des trafics d'armes et de mercenaires qui une fois de plus conditionnent toute cette horreur.

    Réponse de François-Xavier Verschave aux interventions du débat.

    Dans vos interventions vous me reprochez quelque peu d'affirmer que la Côte d'Ivoire n'est pas un état mais une néo-colonie. Je ne dis pas cela de gaieté de coeur : toute ma vie je me suis battu contre cela et je trouve que les militants français de solidarité internationale n'ont pas tout de suite compris cette réalité et ont découvert trop tard de manière scandalisée la façon dont on a détourné tous ces mécanismes d'indépendance qui étaient pour la plupart cachés. La question est : comment en sortir le plus vite possible. Mais on ne peut pas nier le fait que c'est comme ça.
    On ne peut pas agir sur la réalité sans regarder comment elle est. Comment en sortir ? Personne ne pourra bâtir une citoyenneté ivoirienne à la place des ivoiriens. Encore faut-il qu'ils en discutent ! Mais qu'ils ne se crispent pas sur chacun de leur leader, parce que là on est foutu ! On ne s'en sortira jamais sinon ! Je n'ai aucune sympathie pour Ouattara, et cela pour beaucoup de sorte de raisons. Mais lorsque je vois que l'analyse ivoirienne de la rébellion se réduit à dénoncer la personnalité de Ouattara, je dis qu'on est en plein dans le mur. Plus la presse d'Abidjan dit que le problème c'est Ouattara, plus les gens persécutés sous prétexte qu'ils seraient " pro- Ouattara " vont se dire " quand Ouattara est exclu, je suis exclu, donc il faut le retour de Ouattara ". On rentre dans un cercle vicieux sans issue ! Il faut sortir de cette fixation sur les chefs. Les panafricanistes voudraient que la réconciliation se passe en Afrique. On a tenté cette réconciliation en envoyant les deux parties chez Eyadéma, un sergent Franco-togolais : on aurait voulu montrer que l'Afrique n'est pas médiatrice, on n'aurait pas fait mieux ! Et cela s'est soldé évidemment par un échec. Je suis un peu paradoxal, mais il faudrait faire tout cela à Paris s'il n'y a pas d'autres solution et fonder à Paris un état ivoirien. Pourquoi les communautés ivoiriennes françaises ne porteraient-elles pas un cahier des charges comme en 1789 demandant ceci-cela.
    Et surtout demandant à ne pas rester dans une constitution calquée sur la 5ème république française ! Car avec ce type de constitution, à chaque élection 75% des ivoiriens vont se sentir floués. Et comment définir la citoyenneté ivoirienne ? Ou alors on dit que tout le monde est ivoirien et c'est OK. Ou alors on dit que certains le sont et d'autres pas, et on ira en sécession du type Yougoslavie.

    Intervention d'une femme ivoirienne : " Ces problèmes de la Côte d'Ivoire, je vous en prie prenons ça avec le coeur et non avec ce qu'on appelle les bénéfices. Ca fait mal ce qui s'est passé pour nos frères ivoiriens. Mais avec ce qui est en train de continuer je pense que nous devons résoudre ce problème en nous mettant ensemble sans plus nous jeter les balles. Si on continue à nous jeter les balles, ce sont les morts qui vont continuer à tomber, et nous allons perdre. C'est le même problème que celui de la Côte d'Ivoire qui va se passer dans d'autres pays d'Afrique francophone. Comme ce qui s'est passé en Rwanda où des pays européens avaient intérêts à exhorter le tribalisme et l'ethnicisme. Alors, ivoiriens, mettez-vous ensemble, regardez votre pays que vous aimez avec amour, on ne peut pas laisser le soleil pour venir souffrir ici mes frères et mes soeurs, on a un beau soleil. Nous sommes ici parce que nous parlons, nous ne voulons pas qu'on nous appuie sur la tête et qu'on nous ferme la bouche. Mais pour que nous parlions nous avons besoin de ceux qui sont venus nous montrer la lumière. On a besoin de ces français là et de tous les africains qui sont en Côte d'Ivoire et qui ont contribué à que ce pays existe. Si vous parlez de l'ivoirité, c'est un faux problème, vous allez vous creuser et vous enterrer. Arrêtez cette histoire de carte de séjour en Afrique : ton frère c'est ton frère, quand tu prépares pour deux personnes même dix personnes peuvent manger. Essayons de conserver les priorités bonnes pour nous. Prenons chez l'Occident ce qui est bien pour nous, et pour ce qui est mauvais demandons-leur " ne nous envoyez pas notre argent pour nous brûler, envoyez nous notre argent pour nous soutenir. " Pourquoi n'y a-t-il pas d'industries en Afrique. On produit du café et du cacao, et on ne sait pas boire du café ? On ne sait pas manger le chocolat, pourquoi ? Parce que c'est les intérêts de ces gens-là. On vous remercie beaucoup de cette initiative européenne de montrer ce qu'est la politique européenne en Afrique : elle est moche et déplorable. Ce qui se passe en Côte d'Ivoire, ça va se passer partout.
    On va diviser les enfants en deux parce qu'ils sont de père ivoirien et de mère malienne ? Mais c'est justement cela la richesse culturelle d'un pays ! Je prie les pays européens d'être justes, je prie la Banque Mondiale et le FMI d'arrêter les Plans d'Ajustement Structurels, parce que c'est ça aussi le problème de la Côte d'Ivoire. "


    APPEL UR

    <haut de page>

    Communiqués Survie

    Fermer les bases militaires de la Françafrique !

    Les événements d'Abidjan disqualifient un dispositif incurablement
    néocolonial

    Le dispositif de bases et troupes militaires françaises en Afrique est depuis plus de 40 ans l'un des piliers de la Françafrique, ce système néocolonial de confiscation des indépendances africaines, de pillage des ressources, d'escroquerie financière, de dictatures « amies de la France », de manipulations barbouzardes, d'instrumentalisation de l'ethnisme et de fomentation de guerres civiles. Ces bases (quelque 6 000 hommes au total) concourent au maintien des dictatures tchadienne, djiboutienne et gabonaise. Directement issues des troupes coloniales, les forces françaises opérant en Afrique n'ont jamais été incitées à se départir de leur postulat d'origine, selon lequel la vie d'un « indigène » n'est que quantité négligeable face aux « intérêts de la France » (ceux, en réalité, des lobbies coloniaux puis néocoloniaux). Ce qu'elles ont fait exactement au Rwanda, comme principal instrument de la complicité française avec les génocidaires, demeure toujours frappé du plus grand secret.

    La Côte d'Ivoire d'Houphouët-Boigny a été un « modèle » françafricain de pillage des ressources et de l'argent public. Le protectorat français ne lui a pas permis de traiter (comme c'est le devoir et l'honneur d'un pays indépendant) des questions aussi cruciales que la citoyenneté, le droit foncier, la sécurité intérieure et extérieure, la diplomatie régionale. Houphouët, qui avait été l'un des principaux artisans de la mise en échec des projets d'unité africaine, puis l'un des relais des agressions françafricaines contre les pays anglophones d'Afrique de l'Ouest (Nigeria, Liberia, Sierra Leone), a aussi favorisé la rivalité entre les leaders politiques susceptibles de lui succéder. Depuis 5 ans, donc, la Côte d'Ivoire connaît une crise grave qui peut finir par l'embraser, ainsi que la sous-région. En 2002 ont été déclenchés un coup d'État puis une rébellion, correspondant certes à des problèmes réels de citoyenneté et d'accès à la terre, mais manifestement soutenus par les réseaux de la droite françafricaine et leur relais local, le dictateur burkinabè Blaise Compaoré, qui élimina en 1987 Thomas Sankara avec l'aide d'Houphouët et de Jacques Foccart, conseiller du Premier ministre français d'alors, Jacques Chirac. Rappelons que ce dernier est depuis trente ans parrain de la Françafrique.

    Devant les risques de pogroms suscités par cette guerre civile et l'absence d'alternative immédiate, Survie et de nombreuses associations françaises ont appelé en 2002 à ce que les troupes françaises stationnées sur place (le 43e BIMa) s'interposent en attendant une intervention des Nations unies. Une force de l'ONU est arrivée (l'ONUCI), mais les troupes françaises, considérablement augmentées en « opération Licorne », ont conservé un statut à part. Ces forces de tradition coloniale et néocoloniale auraient pu montrer leur conversion aux objectifs pacifiques de la Charte des Nations unies si, d'une part, avaient été tirées les leçons de leurs crimes passés (au Rwanda notamment), et si d'autre part le chef des Armées, Jacques Chirac, avait su se départir d'une gestion françafricaine de la suite des événements.

    Mais la Françafrique n'a pas voulu savoir que la trêve était très précaire. Forte de ses milliers d'hommes sur place, elle a cru pouvoir continuer son business as usual, jouant sur tous les tableaux économiques, politiques et barbouzards - sans guère réagir lorsque des civils étaient massacrés, et notamment à Abidjan fin mars 2004. Asservie aux évaluations fluctuantes des stratèges et entreprises françafricains, cette politique illisible (au regard des objectifs officiels) a soufflé successivement le chaud et le froid sur les parties en conflit, cherchant une fois de plus à les instrumentaliser.

    À ces jeux, l'Élysée s'est fait piéger. Cible du coup d'État de 2002, le président Laurent Gbagbo a compris le bénéfice qu'il pouvait tirer de trop de contradictions et de la présence d'une importante communauté française à Abidjan. S'appuyant sur l'inavouable du passé et du présent néocoloniaux, il a replacé le conflit intérieur dans cette seule dimension Abidjan-Paris. Or il est devenu facile de mobiliser le sentiment anti-français face à une Françafrique pillarde et oppressive, qui a beaucoup trop duré. Trop arrogant pour l'avoir perçu et peu soucieux du mandat onusien de Licorne, Jacques Chirac a ordonné une réplique disproportionnée à l'attaque subie le 6 novembre à Bouaké par un campement militaire français. Les blindés et les commandos français ont été envoyés occuper le points névralgiques d'Abidjan, dont l'hôtel Ivoire à proximité du palais présidentiel. Cela signifiait affronter la foule, et lui tirer dessus, à plusieurs reprises. Aller au massacre. Des dizaines de civils sont morts, plusieurs centaines au moins ont été blessés (le décompte précis des victimes de ces tirs resteà établir). Cette barbarie-là, longuement occultée par les médias français, les peuples africains ne la supporte plus. L'abîme est trop flagrant entre les moyens extrêmes mis en œuvre pour protéger les vies et intérêts français, et le mépris des vies africaines que Licorne est censée préserver. Jacques Chirac doit comprendre qu'il s'agit du dernier massacre néocolonial.

    Définitivement, la France ne peut plus exercer sa tutelle sur le continent noir. Nous sommes aux côtés de l'Afrique qui s'en affranchit. Si l'Élysée s'acharne à prolonger la Françafrique, ne fût-ce que de quelques années, cela se fera de manière de plus en plus sale. Et pas seulement pour les Africains. Il reste très peu de temps pour annoncer et engager de manière crédible un changement radical de la politique africaine de la France. Ce dont notre pays a à rougir, il ne lui reste qu'à le reconnaître et le corriger pour retrouver un peu d'honneur.

    Le premier acte de ce changement consiste à constater que la présence de troupes françaises au nom de l'héritage colonial est indécente. Imposée par des « accords de défense » lors des pseudo-indépendances, elle n'a jamais été avalisée par des instances démocratiques africaines. Seules ne doivent rester possibles que des interventions multilatérales demandées par l'ONU. Mais il faut d'abord marquer par un retrait la rupture avec le passé. Dans le cas précis de la Côte d'Ivoire, une fois admise l'incompétence du pompier pyromane, il reste aux peuples d'Afrique et à leurs institutions en pleine émergence, l'Union africaine et les organisations régionales, à se montrer à la hauteur des périls - quitte à exiger pour leur action, en partie requise par les séquelles de la colonisation européenne, un apport matériel et financier. Si ces instances africaines ne se montrent pas assez réactives, c'est aux opinions publiques et aux forces citoyennes de les y pousser.

    En même temps, Survie soutient les demandes parlementaires d'une commission d'enquête sur les faits et décisions qui ont amené l'armée française à tirer sur la foule abidjanaise. À cette occasion, Survie réitère son hostilité au fonctionnement monarchique français, qui a permis tant de dégâts et de crimes en Afrique sans que le Parlement veuille ou puisse s'y opposer. Nous demandons à ce dernier de se ressaisir.


    Le précédent communiqué sur ce pays
    Côte d'ivoire : conjurer le pire est encore possible !

    > Publié le lundi 15 novembre, 2004

    Après cinq journées de violences d'une intensité inédite dans l'histoire récente du pays, du 6 au 10 novembre, la tension semble baisser en Côte d'Ivoire, même si pour l'instant de nombreux signes indiquent que la situation est loin d'être apaisée et pourrait s'embraser à nouveau. À ce jour, il est encore difficile d'établir un bilan exhaustif des conséquences humaines et matérielles. Il est à espérer que les enquêtes en cours pourront cerner l'ampleur de cette flambée de violences et révéler ses causes immédiates.

    Au moment où les esprits retrouvent une sérénité propice à la réflexion, l'heure n'est-elle pas venue d'analyser sans passion ce qui se passe sous nos yeux pour déterminer si vraiment le pire est irréversible dans ce pays, comme certains nous le prédisent ?

    Sans négliger le besoin impérieux de compter les morts et d'estimer les dégâts matériels causés, Survie voudrait inviter les Ivoiriens, les Africains, les Français, toutes les personnes éprises de justice et de paix à concentrer leur attention et se mobiliser désormais vers la tâche la plus urgente de l'heure, au delà des vérités et des mensonges des uns et des autres : le devoir de sauver les vivants !

    Aucun Ivoirien, aucun Français ne doit limiter sa vigilance citoyenne à la seule préoccupation (légitime) de savoir le tort subi par ses compatriotes. Après le récent drame qui frappe nos peuples, il faut s'obliger mutuellement à identifier le bon itinéraire pouvant conduire à la paix. Tel est le défi que nous lance l'histoire, le seul combat qui mérite aujourd'hui d'être mené par qui veut rendre à la Côte d'Ivoire et tous ses habitants, qui tiennent une place centrale dans la région et le continent, toute son intégrité physique et morale. Ce combat exige de dépasser les vérités partielles, les
    positions partisanes. Il exige que l'on puisse situer l'ensemble des responsabilités, compter et pleurer ensemble tous les morts (africaines et européennes), rendre justice de façon équitable à toutes les victimes , secourir et protéger toutes les personnes que ce conflit continue de menacer, de fragiliser et d'exposer à la mort.

    Une analyse attentive de la situation montre clairement que toutes les parties au conflit (le régime de Laurent Gbagbo, les ex-rebelles et leurs soutiens, les autres forces politiques ivoiriennes, la France) fondent chacune leurs actions sur des aspirations et des principes légitimes, mais toutes usent et abusent de mensonges et de demi-vérités, sans hésiter à recourir à des moyens peu recommandables quand leurs intérêts sont menacés. Nous ne devons pas être dupes de ces manipulations. Alors que toutes les parties ont admis les accords de Marcoussis et Accra III, on constate que chaque protagoniste s'en sert , non pas pour aller vers la paix, mais pour préparer et faire la guerre.

    Nous devons refuser ces calculs politiciens et affirmer des exigences claires qui favorisent l'ancrage réel d'un processus de paix en Côte d'Ivoire :

    La France et l'ONU, doivent reconnaître clairement et publiquement (mieux vaut tard que jamais) que le régime de Laurent Gbabgo, légalement institué et reconnu tel par la Communauté internationale, a été victime d'un coup d'État doublé d'une agression soutenue par des États étrangers dont le Burkina Faso de Blaise Compaoré. Cette reconnaissance doit être assortie de sanctions claires contre tous les soutiens des rebelles de septembre 2002.

    Le régime de Laurent Gbagbo et les Forces Nouvelles devront répondre des violations massives des droits de l'homme. À ce propos, le récent rapport de l'ONU ayant établi ces violations doit être publié in extenso et sans édulcoration dans les plus brefs délais. Une Mission analogue devra enquêter sur les récentes barbaries commises depuis la reprise des hostilités le 4 novembre 2004.

    Nous suggérons la création d'une Commission d'enquête parlementaire franco-africaine par le prochain Sommet de la Francophonie à Ouagadougou pour faire le bilan de l'opération Licorne, examiner si elle a encore sa place dans ce pays et pour quoi faire. Cette Commission devrait aussi lister l'ensemble des intérêts économiques français en Côte d'Ivoire, puis indiquer si et comment ils peuvent être défendus dans l'intérêt commun des deux peuples.

    Plus généralement, la situation présente montre qu'il est plus que temps de rompre avec les pratiques parallèles, politiques, militaires et économiques de la Françafrique. Plus la France tarde à tourner la page néocoloniale, plus les réactions de désespoir seront brutales. La fin des ingérences doit s'accompagner d'une montée rapide de la prise des responsabilités africaines, régionales (CEDEAO) et continentale (Union africaine). Il s'agit notamment d'éviter que les adversaires de la paix n'attisent les leviers de la haine et n'embrasent la région.

    La Côte d'Ivoire est aujourd'hui dans une situation socio-politique très grave qui appelle une vigilance citoyenne en France et en Afrique, des actions claires et déterminées de la France, de la Côte d'Ivoire, de l'Union Africaine, de l'ONU pour conjurer le pire. Après la récente flambée de violences et son cortège de morts, de vies brisées, meurtries, l'heure est venue d'identifier les calculs meurtriers, s'obliger mutuellement à les rejeter et enfin agir avec sérieux.

    <haut de page>

    Accueil  Survie : explications  Les campagnes  Les pages pays  Publications Documents Agenda  Liens  Contacts

    Vous êtes ici > survie Lorraine > pages pays > Côte d'Ivoire

    Accueil  Côte d'Ivoire  Congo Brazzaville Soudan Tchad  Djibouti  Cameroun Rwanda   Togo  Algérie

    webmestre > mathias.damour (a) laposte.net