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Survie Lorraine

Interview de Tiken Jah Fakoly à Nancy

L'Afrique va mal

Tiken Jah Fakoly a rejoint l'association Survie il y a quelques années, et les paroles de ses chansons sont pour certaines directement tirées des thématiques de Survie.

En concert en Octobre 2004 à Nancy, à l'occasion de sa tournée et suite à la sortie de son album Coup de Gueule Tiken Jah Fakoly, il a donné une interview dont voici des extraits :

Ce 16 Mars 2005 : concert aux Arènes de Metz,

Interview du chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly, lors du Nancy Jazz Pulsations


Tu ne vis plus en Côte d'Ivoire, est-ce que ce sont les dirigeants qui te l'interdisent ?
Oui, je vis au Mali, mais il faut préciser qu'il n'y a pas eu d'interdiction, c'est pour ma sécurité en fait. C'est un exil provoqué par la guerre, un exil volontaire aujourd'hui, car on ne m'a pas interdit de retourner en Côte d'Ivoire. Je pense que si j'y étais retourné, je ne serais pas à Nancy aujourd'hui. Ceux qui sont au pouvoir connaissent mes prises de position et mon combat. Quand ils étaient dans l'opposition, on s'appréciait mutuellement par rapport au combat que chacun mène de son côté, mais aujourd'hui, je pense que si je retourne en Côte d'Ivoire, je peux avoir des problèmes très graves... Je suis parti dès la première semaine des hostilités pour éviter qu'on retrouve mon corps quelque part dans la rue...


Début septembre, il y avait des gens qui mouraient déjà dans ton quartier autour de toi ?
Ce qui a vraiment tout déclenché, c'est qu'il y a un journal qui a mis à La Une qu'après l'assassinat d'un ministre qui était en exil au Burkina Fasso, les prochaines cibles du pouvoir c'était Alpha Blondy et Tiken Jah. Ma mère ne sait pas lire, mais quand elle a vu ma photo, elle a acheté le journal. Quelqu'un lui a lu en disant "ils vont tuer ton fils". Elle a pris son téléphone, elle m'a appelé et m'a dit "je veux que tu quittes la Côte d'Ivoire". Je suis parti et je pense que j'ai eu raison d'écouter ma mère. D'ailleurs je conseille à tous les jeunes d'écouter leur maman (rire).


A ton avis, quelle issue après un an et quelques mois, même si tu n'y vis plus?
Il faut une solution radicale, qui permettra de stopper les choses et d'organiser les élections pour que les Ivoiriens puissent choisir leur président. Ce que les gens ne savent pas, c'est que celui qui est président, comme il a été mal élu, il sait que si on va aux élections, libres et transparents, il ne sera pas président. Le fait de rester dans cette période de guerre, ça l'arrange. Tant que le pays est dans une situation de ni paix ni guerre, il reste président donc il n'y a pas d'élections. Il faut alors une solution radicale et ce n'est pas à moi de dire laquelle. L'opinion internationale a donné des délais. La question qu'il faut se poser aujourd'hui est : est-ce qu'on doit laisser ces millions d'Ivoiriens, ces millions d'Africains bloqués à cause d'un pouvoir qui refuse de jouer franc-jeu.

L'opinion internationale, même la France a pris partie, qu'est-ce que tu en penses ?
Il y a l'opinion internationale, il y a l'Union Africaine etc... Il y a aussi la France. La France a sauvé GBAGBO, et la France s'est fait avoir par GBAGBO. On a dit à la France que c'était un président mal élu, qu'il fallait reprendre les élections, la France l'a soutenu parce que le socialisme était au pouvoir ici. Ce qui fait que le pays est arrivé à ce niveau, la guerre s'est déclenchée, la France a envoyé des militaires pour sauver le pouvoir de GBAGBO, mais GBAGBO n'a pas joué franc-jeu avec eux. Mais ça c'est entre GBAGBO et la France. Ce qu'on sait aujourd'hui, c'est que le peuple ivoirien est fatigué, et nous souhaitons qu'il y ait une solution radicale. Trouver une solution ensemble pour arrêter toute cette histoire. Pour que les Ivoiriens puissent prendre le chemin du boulot tranquillement.

Comment tu vis cette situation d'exil ?
Je le vis très difficilement. Je n'aurais jamais pu imaginer que je pourrais rester plus d'un mois hors de mon pays. Et là je viens de taper deux ans. La maison me manque évidemment. Heureusement, au Mali, je suis dans un pays d'hospitalité et de fraternité. Je suis bien au Mali, mais mon pays, c'est mon pays. Je souhaite y revenir. Moi vous me connaissez, donc vous savez ma situation mais il y a des milliers de personnes qui sont tenues hors du pays et qui ne peuvent pas rentrer parce que le pays est bloqué.


Tu as joué au Mali devant 20 000 personnes, qu'est-ce que ça fait ?
Ca veut dire que le message passe, que les jeunes suivent le combat. C'était à l'occasion de la sortie du nouvel album, donc on a vendu ticket et album ensemble (rire). C'était pour devancer un peu ceux qui se font de l'argent sur le dos des artistes. Ca a bien marché car on a vendu près de 20 000 cassettes le même jour. C'est du jamais-vu au Mali. Ils en redemandent encore. Sur le mois de décembre, il y a trois concerts de prévu. Le 20 novembre, le 1er et le 4 décembre.


Beaucoup de gens, de jeunes générations en France ou ailleurs écoutent tes albums. Tes textes on les comprend bien, ils sont assez virulents, surtout sur le dernier album. Coup de gueule ou même plusieurs coups de gueule. Assumer les textes et ce que ça peut provoquer chez les jeunes ?
J'en suis conscient et je sais que c'est une grave responsabilité et j'essaie de me battre pour ne pas décevoir ces jeunes. C'est pour eux que je me bats. Je dis les choses que j'ai envie de dire et ils n'ont pas la même voix que moi, je pense que ça leur fait plaisir.

En France, on a des problèmes, qui sont loin d'être ceux de la Côte d'Ivoire, mais ça touche les nouvelles générations. Certains de tes textes peuvent être adaptés. Quand tu parles des Américains ou de l'Organisation Mondiale du Commerce, ça touche tout le monde finalement. Ca peut aussi donner l'envie de lutter aux jeunes d'ici ?
Je pense qu'effectivement ça peut leur donner la force de voir quelqu'un mener le même combat que moi. Et moi, ça me donne de la force aussi quand je vois que mon combat est suivi.


Tu oeuvres pour que la dette mondiale de l'Afrique soit annulée ?
Le combat continue. Vous savez, il y a un système de dépendance qui est créé par les pays occidentaux. Ils ont créé la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International pour créer la dépendance. C'est la nouvelle forme de colonisation. Notre devoir est de dénoncer celà. La chanson n'est pas suffisante car il y a des gens qui se battent sur le terrain. La chanson a une force, mais il existe des associations aujourd'hui en France, à travers le monde qui se battent. C'est important pour moi, parallèlement à la chanson, de m'engager dans ce combat. Je ne suis pas membre d'ATTAC, mais je suis un grand sympathisant. A chaque fois qu'il y a de grands mouvements, ils m'associent. Par exemple, quand ils sont partis au Brésil pour le forum social, j'étais invité parmi les artistes africains. Je me bats aussi avec l'association Survie qui informe le peuple français sur l'actualité de la politique FRANÇAFRIQUE. Elle mérite beaucoup d'adhérents. Soit les Français s'associent avec des gens comme ça, soit ils ne font rien parce qu'ils sont complices. Moi je dis des choses à travers ma musique et j'adhère au combat de certaines associations.

(source : toutnancy.com)


 

Le site de Tiken Jah :

Son concert de soutien à Survie à Lyon en 2002 :

http://survie.69.free.fr/agenda/tiken.htm

Publications :

Tiken Jah Fakoly a participé au disque de soutien à Survie dans les circuits depuis f évrier 2005.

Africa wants to be free

Avec 16 groupes mobilisés contre la dictature et le néocolonialisme, près de 80 minutes de reggae et de rap : Tata Pound, Didier Awadi, La Razzia, Fréquences Ephémères, Tiken Jah Fakoly, Niominka’Bi, Pee Froiss, Dub Incorporation, Djama, Kaly Live Dub, Smockey, Sous Lieutenant Aswad, Kwal et les Ruffans, Meï Teï Shô, Apkass, Tryo
CD accompagné d'un livret de 20 pages (avec présentation du projet, des artistes, du combat de Survie...)

Le disque, vendu au profit de Survie, est disponible contre un chèque de 12 euros (libellé à l'ordre de Survie, envoyé au 210 rue Saint Martin 75003 Paris - port compris. fabrice.survie(a)wanadoo.fr - 01 44 61 03 25).

Disponible en ligne sur :
Amazon : EUR 10,10 Livraison gratuite à partir de 20 euros d'achats
> http://www.amazon.fr/
ou la Fnac : compilation (CD album) Expédié sous 24h 11,43 €
> http://www.fnac.com/Shelf/article.asp?PRID=1636324

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